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IL ÉTAIT MORT, IL NE LE SAVAIT PAS!


Ernest, veuf et solitaire depuis quelques années, déprimait. Il prit son téléphone et appela une amie :

  • Bonjour Jacqueline, comment vas-tu ?

  • Çà va et toi ? si tu m’appelles c’est que tu ne vas pas bien !

  • Tu es clairvoyante ou quoi !

  • Non mais je suis observatrice ! alors qu’est ce qui ne va pas ?

  • Je suis en pleine déprime, ras le bol de vivre seul, je m’ennuie. J’ai envie de me foutre en l’air, de mourir.

  • t’a qu’a sortir, tu feras des rencontres, çà vient pas tout seul.

  • Oh pas intéressant tout cela. je ne rencontre que des femmes fauchées ou trop jeunes ou trop vieilles mais rien de stimulant.

  • Alors dis moi, c’est quoi tes critères de recherche ?

  • Je ne sais pas moi ! il faudrait qu’elle soit jolie, pas trop jeune quand même ni trop vieille, j’aimerais encore utiliser mes ustensiles et puis surtout qu’elle soit autonome au niveau fric, je ne veux pas l’entretenir.

  • On en a déjà parlé de cela il me semble ! toujours aussi radin ! pourtant tu es relativement aisé, t’à une belle retraite, une super maison, et un joli pécule de côté il me semble !

  • C’est vrai, mais çà m’appartient, je ne vais pas dilapider cela pour des nanas sans fric.

  • Ecoute mon vieux faut relativiser. T’est plus de première jeunesse, il faut t’adapter et accepter ce qui est possible. Si je comprends bien tu veux une nana encore jolie, qui à du fric, pas trop jeune. c’est çà !

  • Oui à peu prés çà.

  • Tu rêves mon vieux ! les nanas d’un certain âge qui ont du fric ne se tapent pas des vieux comme toi, elles veulent mettre des jeunes dans leur lit et d’ailleurs elles n’hésitent pas à dépenser leur fric pour cela. çà leur fait du bien et çà fait du bien à ces jeunes sans fric.

  • Ouais ! en gros, elles se tapent des gigolos !

  • Oui et alors ! quel mal y a-t-il, si ça leur fait du bien, au moins elles utilisent leur pognon pour leur bien être et çà profite aux autres. Tu sais à partir d’un certain âge si ne t’a pas de fric, tu restes seul.

  • Alors tu me conseilles d’entretenir une jeune femme sans fric !

  • Pourquoi pas, si elle te plait, si elle est de joyeuse compagnie, quel mal y a-t-il.

  • C’est immoral

  • La morale on s’en fout. quand t’a du fric tu te paies ce qui te fait du bien. Arrêtes de rêver mon vieux, t’est plus très fringuant, t’a pas mal de kilomètres au compteur !

  • Sympa ton allusion, çà me remonte le moral.

  • Ecoutes je ne vais pas te raconter des contes de fées, mais plus des comptes de fesses, si t’a besoin de compagnie, ouvre ton portefeuille, tu verras

  • Oui mais je ne vais attirer que des filles qui m’aiment pour mon fric !

  • Au début, certainement ! mais qui te dit qu’une d’entre elle ne tombera pas amoureuse de toi si tu es gentil, aimable, sympa et de bonne compagnie. T’a vu Eddy Barclay, il n’a pas hésité à dépenser son oseille et grâce à lui certaines femmes sont devenues riches.

  • Oui, mais mon fric je l’ai gagné à la sueur de mon front !

  • Oh arrêtes tes élucubrations, tu as eu de la chance de trouver un bon job et de le garder, alors tu devrais plutôt remercier Dieu et d’ailleurs s’il t’a permis d’économiser c’est sans doute pour que tu puisses dans tes vieux jours, être généreux avec les autres.

  • Mais si je dépense tout mon fric et que la crise continue je vais me retrouver fauché moi aussi !

  • Tiens j’ai une autre idée, je vais partir en voyage avec toi !

  • Super, alors çà c’est sympa. on n’a plus qu’à décider quand et où et chacun prend ses billets.

  • Oh la ! attention, pas question que je paye, si je vais avec toi c’est toi qui casques !

  • Tu chercherais à profiter de la situation ? pourquoi te paierais je le voyage !

  • Parce que j’accepte de venir avec toi, çà te coûtera moins cher qu’une thérapie chez le psy non ! je veux bien t’aider mais pas à mes dépens, d’ailleurs je n’ai pas les moyens.

  • Bon alors on en reste là, pas question de payer à ta place !

  • Mais qu’est ce que cela peut te faire puisque tu veux casser ta pipe ! tu m’as bien dit cela tout à l’heure, tu veux te suicider. T’a plus besoin de garder ton fric.

  • Enfin disons que l’idée du suicide me trotte par la tête, mais je ne sais plus !

  • Oui mais tu ne veux pas passer à l’action. D’ailleurs tu ne veux rien faire, ni dépenser ton fric, ni sortir, ni aimer, tu a peur de vivre mon vieux, alors tu n’a même pas besoin de mourir.

  • Qu’est ce que tu veux dire par la !

  • Que si tu préfères rester à croupir vautré dans ton canapé en croute de cuir et te contenter de compter le fric que tu as amassé au lieu de vivre, c’est que tu es déjà mort ! alors reposes en paix, tu es déjà enterré et en plus cela ne t’a même pas coûté le prix d’une sépulture. Je te porterais des fleurs à la Toussaint !


Sur ce, Jacqueline reposa le combiné.


Wydyr. Christian Duval le 13 décembre 2016


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