Le Son AYAM qui résonne comme I AM (JE Suis) est l’anagramme de Maya (ce qui enferme). Les Grands yogis de l’Inde comme Patanjali avaient découverts les multiples « voiles» de Maya. C’est au-delà de celles-ci que se trouve la Vérité Infinie puisque Non définie.
Voici les voiles de Maya :
1 l'illusion du temps qui nous fixe dans une durée limitée et donne l'impression du temps qui passe. L'éveil permet de découvrir un nouveau paysage où rien n'est soumis au temps, cela donne de la vigueur.
2 l'illusion de l'espace qui nous situe dans un endroit déterminé et nous fait croire qu'on ne peut être "ici et ailleurs" et qu'il nous faut choisir. L'Eveil permet de prendre conscience qu'on est Omniprésent et qu'il n'y a aucun point de l'espace qui ne soit notre centre.
3 l'illusion de croire qu'il nous manque quelque chose, qu’on n’est pas la totalité et qui nous pousse à chercher une pratique, un enseignement, une voie, des réalisations progressives et une recherche de complétude qui n'est jamais rassasiée. L'éveil permet de prendre conscience qu'il n'y a rien à chercher ni à trouver à l'extérieur et que tout est en nous, y compris le Maître que l’on cherche à l'extérieur.
4 l'illusion de croire que notre pouvoir de connaissance et d'appréhender l'absolu est limité. Nous implorons les Maîtres; nous attendons l'aide des dieux, nous souhaitons connaître l'expérience de l'Eveil alors que nous sommes Divins et que rien ne nous manque. Notre soif de connaissance nous projette vers l'extérieur et nous berce dans l'illusion qu’on va trouver ce qui nous manque. Penser que la connaissance divine procède par accumulations de savoirs et d'expériences paralyse notre conscience.
5 l'illusion de croire que notre créativité est limitée et parfois même à penser que nous n’en possédons pas la moindre trace, ce qui nous amène à vénérer ce que les autres produisent. Notre créativité n'est retenue que parce ce que nous croyons pas que nous sommes capables de produire les splendeurs révélées par la contemplation de la beauté. Il suffit de fusionner dans cet idéal de beauté, de respirer et alors l'extase se réalise.
Tous ces voiles – tattva- sont entourées de la cuirasse suprême : Maya. L’illusion qui leur assure une cohésion artificielle et les soude les unes avec les autres. Lorsque ces cuirasses fondent, notre Conscience est libérée de l'illusion.
DERNIERS VOILES
1. Prise de conscience de notre propre nature.
On alterne entre des états extatiques et des états de conscience ordinaire et si l'on confond les éclairs avec la réalisation finale on s'égare. Alors on souffre d'un divorce entre la réalité du monde et l'état extatique sans être capable de faire communiquer les deux. On est alors tenté de se retirer dans une grotte loin du monde réel et on tombe dans l'illusion spirituelle. Fuir la réalité est fuir l'accomplissement. Il faut savoir alterner de courtes périodes de solitude avec une vie sociale normale.
2 L'état suivant est lié à un état de subjectivité plus profonde
L’état extatique dure plus longtemps. On se sent envahi par la puissance, comme aspiré par l'univers en ayant l'impression de jouir de la réalité du monde mais le cœur n'étant pas totalement ouvert, on retombe dans l'état ordinaire.
3 On perçoit le Je universel et on a l'impression que l'univers n'émane plus de nous mais qu'On est l'univers tout entier, que la Source est l’univers et qu'On est Cela.
4 On arrive alors à l’Etat suprême. Celui ou Shakti- l’énergie- et Shiva – la Conscience sont Un, indissociables, interdépendants, amoureusement soudés et se situent dans la subjectivité absolue. C'est l'ouverture totale du cœur. On vit le Je universel au delà de toute notion duelle, c'est l'Etat de Shiva, l’Absolu, symbolisé par le mantra AHAM.
Au delà de tout cela, il y a encore l'Etre : Parama Shiva omniprésent dans toute la Création.
Christian Yves Duval – Wydyr – le 22 Mai 2017