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AU-DELÀ DES ILLUSIONS MÉDIATIQUES, RETROUVONS L’UNITÉ.


La vĂ©ritable connaissance vient de l’expĂ©rience et non pas d’un savoir thĂ©orique ou culturel. Nous vivons une pĂ©riode quelque peu troublĂ©e, les manifestations, la violence, les conflits ethniques, sociaux et religieux sont notre quotidien. Avant de s’élancer tĂȘte baissĂ©e dans des revendications plus ou moins pacifiques, il ne faut pas Ă©luder la sagesse des anciens.

Lorsqu’un enfant voit ses parents, il oublie souvent qu’avant d’avoir Ă©tĂ© ce qu’ils sont, ils ont Ă©tĂ© eux aussi adolescents et de jeunes adultes plein d’espoir. Quand une jeune fille reproche Ă  sa mĂšre de lui prodiguer des conseils dont elle n’a que faire, elle oublie que celle-ci a Ă©tĂ© aussi une jeune femme, jolie, aimante, amoureuse et peut ĂȘtre aussi une de ces femmes rebelles qui en Mai 68 se sont confrontĂ©es aux forces de l’ordre.

Du passĂ©, nous ne nous souvenons que de ce qui nous Ă  Ă©tĂ© transmis par les mĂ©dias, les livres d’histoire et les professeurs alors que la vĂ©ritable histoire Ă©tait toute autre. Il est beaucoup plus instructif d’entendre un « poilu de 14/18 » de nous parler de la guerre des tranchĂ©es, que de lire le rĂ©sumĂ© historique de nos manuels scolaires.

Lorsqu’on se rend dans une maison de retraite et qu’on aperçoit tous ces « vieux et vieilles » assis sur leur fauteuil roulant, on oublie trop souvent que nombreux d’entre eux ont Ă©tĂ© les hĂ©ros de la derniĂšre guerre, des soldats courageux de la guerre d’AlgĂ©rie, des femmes courageuses qui ont osĂ© revendiquer leurs droits ou Ă©lever leurs enfants dans des conditions plus que difficiles.

S’il est vrai qu’aujourd’hui, je ne m’élance pas tĂȘte baissĂ©e dans les manifestations revendicatives, je n’en suis pas moins solidaire mais je sais que les manifestations violentes et la rĂ©volution ne sont pas la solution. En 1968, j’ai vĂ©cu cela. A cette Ă©poque, j’avais 18 ans, je travaillais depuis 3 ans dans un Ă©tablissement bancaire situĂ© au cƓur de Paris. Lorsque je sortais du travail, il fallait me dĂ©brouiller pour rentrer chez moi parce qu’il n’y avait pratiquement pas de transports en commun. Il me fallait ĂȘtre trĂšs vigilant et savoir courir vite car je me suis retrouvĂ© plusieurs fois face Ă  un rassemblement de cars de CRS, qui sans aucun discernement fonçaient dans tout ce qui passait Ă  leur portĂ©e. Que l’on soit travailleur, Ă©tudiant ou manifestant.

A cette Ă©poque, j’avoue que j’aurais bien aimĂ© ĂȘtre un Ă©tudiant qui, pour s’affirmer occupait l’OdĂ©on ou la Sorbonne. Seulement j’étais dĂ©jĂ  pris dans l’engrenage du travail parce que mes parents avaient besoin d’un soutien financier.

En mai 1968, les jeunes criaient « faites l’amour, pas la guerre » et nombreux hippies se sont installĂ©s dans les campagnes du Larzac pour Ă©lever les moutons. Mais ce n’est pas en grattant la guitare qu’on peut faire du fromage de brebis. Aussi, la plupart de ces ethnies hippies sont rentrĂ©es dans l’ordre et se sont insĂ©rĂ©s dans le systĂšme. Certains sont restĂ©s fidĂšles Ă  leur idĂ©al de libertĂ© et sont restĂ©s marginaux, mais d’autres se sont accaparĂ©s les places d’honneur et sont devenus ministres, dirigeants, dĂ©putĂ©s, maires etc. et ce sont contre ceux-ci qu’aujourd’hui nous nous rebellons.


Mai 1968 Ă  apportĂ© la discorde, la violence, la pĂ©nurie et peu Ă  peu tout est redevenu comme avant. Les rĂ©volutionnaires sont devenus les nouveaux maitres. Il en a Ă©tĂ© de mĂȘme en 1789. On a dĂ©pouillĂ© les nobles, on s’est emparĂ© de leurs terres et de leurs droits de chasse pour s’installer Ă  leur place. Convenons- en ! Rien n’a vraiment changĂ©. Les rois s’appellent PrĂ©sident, et la cour est devenue « conseil des ministres ». Seule une rĂ©volution de conscience peut nous aider Ă  reconstruire une sociĂ©tĂ© plus Ă©quitable ou les notions de « libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© » seraient remises Ă  l’honneur.

Les mĂ©dias et la division Il faut ĂȘtre vigilant avec les informations mĂ©diatiques qui, pour la plupart du temps sont un tissu de mensonges destinĂ© Ă  nous maintenir dans l’illusion et de faux espoirs. Rien ne vaut la rĂ©alitĂ© et si vous voulez savoir ce qui se passe rĂ©ellement dans cette manifestation des gilets jaunes, il faut aller voir sur place et constater par vous-mĂȘmes. Ne pas vous laissez influencer par les qu’en dira t’on journalistiques, ministĂ©riels ou politiques qui ne pensent qu’à une chose « diviser pour mieux rĂ©gner ».

C’est ainsi que certains journalistes mĂ©diatiques peu recommandables, mĂ©langent allĂ©grement les faits rĂ©els (manifestations pacifiques) et les faits divers (un accident de moto, une grue qui brule)lorsque sur votre petit Ă©cran vous voyez une grue qui brĂ»le Ă  proximitĂ© des Champs ÉlysĂ©es, peut- ĂȘtre pourriez vous vous demander : « qu’est ce fait une grue Ă  cet endroit ? ». L’entrepreneur, averti de la manifestation aurait certainement eu l’idĂ©e de ranger celle-ci autre part. C’est ainsi que l’information mĂ©diatique Ă  tĂŽt fait de transformer une revendication pacifique en manifestation violente. GrĂące aux images de synthĂšse, tout est possible.

Il en est de mĂȘme au niveau des conflits gĂ©nĂ©rationnels. Dans la plupart des films relatant la vie en 1968, on voit de jeunes Ă©tudiants traitant leurs parents de ringards, d’ignorants, de dĂ©biles parfois et les rejetant comme on rejette un vieux tĂ©lĂ©phone portable inutilisable. Certes, cela s’est passĂ© ainsi pour certains issus de certains milieux, mais moi qui vivait dans un milieu ouvrier et qui travaillais dĂ©jĂ , je n’ai jamais considĂ©rĂ© mes parents comme des attardĂ©s mentaux ou des idiots. Jamais je ne les ai mĂ©prisĂ©s ou rejetĂ©s, bien au contraire je les respectais. J’écoutais leurs conseils, mĂȘme si je ne les mettais pas toujours en pratique. Je me suis intĂ©ressĂ© Ă  leur histoire, leur vĂ©cu. Mon pĂšre qui avait quittĂ© l’école Ă  l’ñge de dix ans, embauchĂ© de force dans une ferme, et qui a Ă©tĂ© mobilisĂ© pendant 5 ans de guerre m’a racontĂ© tout cela, parce que je lui demandais. Et c’est ainsi que je l’ai respectĂ©, admirĂ© mĂȘme car si j’avais vĂ©cu la mĂȘme chose, sans doute aurais je Ă©tĂ© moins courageux.

Il est dĂ©plorable d’entendre des jeunes ados renier leurs parents (leurs « vieux ») car ils se coupent de vĂ©ritables informations utiles. Tout le monde Ă  Ă©tĂ© jeune, tout le monde sera vieux un jour, il faudrait ne pas oublier cela.

Tout ce que l’on apprend par Internet peut ĂȘtre « pure illusion ». Chacun y va de sa plume ou de sa camĂ©ra pour diffuser des informations plus ou moins fiables. Il importe donc de prendre aussi l temps d’aller voir dehors ce qui se passe, de parler avec nos voisins, nos parents, nos enfants, les gens dans la rue.

Dans le « bon vieux temps » la transmission du savoir et de la connaissance s’accomplissait de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Le pĂšre apprenait au fils qui transmettait Ă  ses enfants. Les personnes ĂągĂ©es vivaient Ă  domicile et s’occupaient des petits enfants et pouvaient ainsi leur apporter des informations rĂ©sultant de leurs expĂ©riences. Ainsi le fil de la connaissance se transmettait mais aujourd’hui tout Ă  Ă©tĂ© mis en place pour que celui-ci n’existe plus.

La plupart d’entre nous n’arrivent plus Ă  dĂ©finir qui ils sont, ils sont Ă©loignĂ©s de leurs racines, de leur famille, et la seule identitĂ© qu’ils ont est celle qu’ils se crĂ©ent « sur la toile ». Une identitĂ© artificielle, des photos truquĂ©es, des noms de vedettes ou de grands maitres en tous domaines, et tout cela crĂ©e le « masque social » permettant de vivre dans l’illusion.

Le courage, nos parents en avaient. Ils ont vĂ©cu une pĂ©riode de tribulation Ă©prouvante. On peut lire tous les livres sur l’affirmation de soi, le courage mais c’est face Ă  l’adversitĂ©, quand on est sur le terrain que celui-ci devient rĂ©el.

La sociĂ©tĂ© Ă  mis en place un plan parfait pour tout sĂ©parer, diviser : - Les vieux dans les maisons de retraites. Ils servent tout juste Ă  engraisser les financiers qui ont investi dans cette activitĂ© rentable. - Les enfants dans les Ă©coles, les clubs sportifs ou culturels, les cybercafĂ©s, ou dans leur chambre, connectĂ©s sur Facebook ou Twitter ou regardant leur sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e prĂ©fĂ©rĂ©e - Les parents au travail ou dans le salon, regardant d’autres Ă©missions.

Lorsque j’étais adolescent, mes parents avaient acquis une tĂ©lĂ©vision noir et blanc, et on choisissait les programmes en famille. Ainsi, aprĂšs un film ou une Ă©mission, on pouvait Ă©mettre ses opinions, partager son ressenti. Aujourd’hui, chacun reste dans son coin, les yeux rivĂ©s sur sa tablette ou son Smartphone. Certes cela donne l’impression de plus de libertĂ©, mais en vĂ©ritĂ© c’est le contraire. Chacun rĂ©colte une multitude d’informations virtuelles faussĂ©es et manipulĂ©es et c’est Ă  partir de cette banque de donnĂ©es, que l’on Ă©labore la sociĂ©tĂ©.

La seule issue qui se profile devant nous est de retourner dans la rĂ©alitĂ©. Cela ne nous empĂȘche pas de surfer de temps en temps sur le Web, de choisir nos Ă©missions prĂ©fĂ©rĂ©es mais il importe de ne pas se laisser piĂ©ger par la masse d’informations virtuelles faussĂ©es qui est diffusĂ© par les mĂ©dias.

Alors, s’il vous arrive de rencontrer un « vieux » ou une « vieille » assise sur un fauteuil roulant, au lieu d’avoir du mĂ©pris pour elle , peut ĂȘtre serait il plus judicieux de lui demander de vous raconter sa vie, et vous pourrez ĂȘtre fort Ă©tonnĂ©.

Un jour ou l’autre, nous serons vieux et nous serons forts contents lorsqu’une jeune personne, s’approchera de nous et nous dira « raconte moi ta vie, qu’as tu dĂ©couvert »alors en attendant ce jour, peut-ĂȘtre, pourrions nous commencer Ă  nous intĂ©resser au vĂ©cu de nos ainĂ©s.

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